Réalisation graphique et éditoriale

Directeur de la publication : Marc Mortureux (France, Anses) I Rédacteur en chef : Paul Martin (France, Anses) I Rédacteur en chef adjoint : Barbara Gouget (France, Anses)
Comité de rédaction spécial : Vincent Hérau (France, Anses), Françoise Petter (France, EOPP), Charles Manceau (France, Anses), Annie Micoud (France, Anses)
Merci à Pascale Parisot pour la relecture du numéro
C
réation / réalisation : Julien Vigneron (France, Anses), Céline Leterq (France, Anses), Fabrice Coutureau (France, Anses), Parimage
Traduction : Coup de Puce Expansion, Dana Pottratz (France, Anses), Béatrice Vallantin (France, Anses)
Crédits photos : Anses, GEVES

ISSN 2110-5294
Editorial
Cahier N°9, Printemps 2013 "spécial végétal"

>> Télécharger le cahier complet (pdf)
Point de vue
Recherche
EuroReference N°7, 2012, Biotox Piratox
Processus français d'officialisation des méthodes d'analyses dans le domaine de la santé des végétaux
Vincent Hérau (vincent.herau@anses.fr), Géraldine Anthoine
Anses, Laboratoire de la santé des végétaux, Unité Développement de méthodes et analyses, Angers, France

L'objet de l'article est de présenter les modalités selon lesquelles les méthodes officielles sont élaborées et validées en France dans le domaine de la santé des végétaux. Le processus s'est établi conjointement entre le ministère de tutelle (agriculture) et le laboratoire national de référence de l'Anses, le Laboratoire de la santé des végétaux, pour permettre d'intégrer les contraintes et objectifs de chaque partenaire. Tout en demeurant évolutif, notamment afin de prendre en compte de nouvelles modalités de caractérisation de méthodes ou de nouvelles techniques, ce processus s'organise désormais autour de plusieurs grandes étapes qui sont présentées successivement. L'une des composantes originales de ce dispositif spécifique au domaine de la santé des végétaux est sa transparence à travers la phase de consultation externe.
Le projet européen TESTA : compréhension des mécanismes de transmission des agents pathogènes à et par la semence pour un développement de méthodes de détection d'agents pathogènes et de traitements alternatifs sur semences
Aurélia Luciani (aurelia.luciani@geves.fr)(1), Geoffrey Orgeur (2), Valérie Grimault (2), Jean-François Guimbaud (3), Marie-Agnès Jacques (3)
(1) GEVES, Beaucouzé, France
(2) GEVES, Station nationale d'essai de semences (SNES), Beaucouzé, France
(3) Inra, UMR 1325, Institut de recherche en horticulture et semences, Beaucouzé, France

Le GEVES et l'Inra d'Angers participent depuis 2012 au projet européen TESTA. Ce projet vise à développer et valider des méthodes d'analyses de la qualité sanitaire des semences plus globales, plus rapides et plus efficaces. D'une durée de quarante mois et financé à hauteur de trois millions d'euros, ce projet associe treize partenaires européens (voir encadré) et a pour objectifs de mieux connaître les mécanismes associés à la transmission des pathogènes à et par la semence, d'améliorer les méthodes d'échantillonnage et de détection de pathogènes et d'évaluer l'efficacité de traitements sanitaires alternatifs sur semences.
Actualités
Réseaux
Méthodes
Méthodes de caractérisation des résistances de Myzus persicae aux carbamates, aux pyréthrinoïdes et aux néonicotinoïdes
Séverine Fontaine (severine.fontaine@anses.fr), Laetitia Caddoux, Annie Micoud
Anses, Laboratoire de Lyon, Unité Résistances aux produits phytosanitaires, France

Le puceron vert du pêcher est un ravageur de nombreuses espèces végétales. L'utilisation des produits phytosanitaires, afin de limiter la prolifération de ce puceron dans les différentes cultures, peut conduire à la sélection d'individus résistants. Parmi les phénomènes de résistance, la modification de la protéine ciblée par l'insecticide est l'un des mécanismes le plus aisément mis en évidence via des tests reposant sur des méthodes de biologie moléculaire. Cet article vise à présenter trois méthodes permettant de détecter différentes mutations responsables de résistances à trois insecticides très couramment utilisés contre le puceron : les carbamates, les pyréthrinoïdes et les néonicotinoïdes.
Organisation d'essais inter-laboratoires d'aptitude : retour d'expérience de près de dix ans de l'unité de nématologie du Laboratoire de la santé des végétaux
Elsa Rulliat (elsa.rulliat@anses.fr) (1), Renaud Ioos (renaud.ioos@anses.fr) (2), Laurent Folcher (laurent.folcher@anses.fr) (1)
(1) Anses, Laboratoire de la santé des végétaux, Laboratoire national de référence, Unité de nématologie, Rennes Le Rheu, France.
(2) Anses, Laboratoire de la santé des végétaux, Laboratoire national de référence, Unité de mycologie, Malzéville, France.

Le présent article restitue un exemple d'organisation d'essais inter-laboratoires d'aptitude (EILA) en santé des végétaux à travers les EILA de détection et d'identification portant sur les nématodes à kyste de la pomme de terre
Globodera pallida (Stones) Behrens et G. rostochiensis (Wollenweber) Behrens. Les évolutions des participations au niveau français et européen sont d'abord présentées puis les modalités d'organisation d'un tel essai interlaboratoires décrites. Les principaux retours d'expérience de l'unité organisatrice sont ensuite exposés. Enfin la problématique des essais inter-laboratoires d'aptitude en santé des végétaux est élargie au travers d'autres disciplines.
Ce premier numéro de 2013 d'EuroReference est entièrement consacré au domaine du végétal. Comme nous vous l'avions indiqué précédemment, EuroReference parait dorénavant à raison de trois numéros par an : deux numéros semestriels, plus un numéro spécial, dédié à un domaine particulier, comme cela a été fait en 2012 avec le numéro 7 d'EuroReference consacré au domaine de la sécurité et de la sûreté. De nombreux aspects sont développés dans ce numéro : des aspects réglementaires, des présentations de réseaux, d'initiatives conjointes, ou encore de projets de recherche européens.
La réglementation phytosanitaire évolue sous l'impulsion des Organisations nationales de la protection des végétaux (ONPV) pour mieux répondre au contexte phytosanitaire européen. Du fait d'un nombre croissant d'introduction d'organismes nuisibles au cours des dernières années (plusieurs centaines sont réglementées en Europe et concernent de très nombreuses espèces végétales), la hiérarchisation des organismes nuisibles pour la santé des végétaux par l'utilisation d'un outil permettant une analyse multicritères devrait permettre d'identifier ceux sur lesquels les efforts de recherche, de mise au point de méthodes et de gestion doivent être prioritairement orientés pour optimiser l'état sanitaire des plantes. Vous trouverez dans ce numéro un point d'actualité sur les évolutions nécessaires du régime communautaire de la santé des végétaux, du point de vue de la Direction générale de l'alimentation, ainsi qu'un point de vue sur une proposition de méthodologie de hiérarchisation des organismes nuisibles en santé du végétal.
La communication entre les partenaires publics et privés est un élément essentiel pour être réactif en cas d'émergence. C'est aussi un moyen d'optimiser les ressources face aux défis de la protection des plantes. La mise en place du Réseau français pour la santé végétale (RFSV) et les réseaux existants (ex : ENGL,
the European Network of GMO Laboratories) doivent satisfaire ce besoin de communication. Ce numéro d'EuroReference met en avant une initiative conduite par les principales collections de micro-organismes en Europe, pour faciliter l'accès aux ressources biologiques : Q-bacco-net. Les ressources biologiques constituent, en effet, la matrice indispensable à tout processus de contrôle sanitaire.
De la fiabilité des méthodes d'analyses dépend la qualité des contrôles sanitaires, de la surveillance des organismes nuisibles, de l'évolution de leur résistance aux produits phytopharmaceutiques et du respect des réglementations qui régissent l'importation et la culture des plantes, y compris génétiquement modifiées. Le processus français d'officialisation des méthodes d'analyses dans le domaine de la santé des végétaux est présenté dans ce numéro, dans la rubrique Méthodes.
Cette fiabilité est contrôlée de façon collective par des essais interlaboratoires d'aptitude. Un bilan des essais organisés par les laboratoires dans la région de l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP) est récapitulé dans la rubrique Agenda. Un retour d'expérience de près de dix ans en la matière est développé dans la rubrique Réseaux.
La protection sanitaire des végétaux est un défi qui se relève au niveau européen. L'OEPP (lire le Focus) est un catalyseur d'énergie pour ce défi dont le périmètre déborde celui de l'Union européenne qui en est néanmoins l'épicentre.
Enfin, l'amélioration de la gestion sanitaire des végétaux nécessite de combler des lacunes dans la connaissance de la biologie des organismes nuisibles et des techniques pour les identifier et les détecter. La coordination de la recherche se fait au niveau communautaire. Le projet EUPHRESCO est une des actions permettant d'accompagner les efforts de recherche des États membres. Il vous est présenté dans ce numéro. Le programme KBBE (Knowledge-Based Bio-Economy) programme est un des leviers de la Commission européenne pour dynamiser la recherche ; le projet TESTA (rubrique Recherche) est un exemple de projet qui va alimenter les laboratoires de référence dans le domaine de la qualité sanitaire des semences.
Nous espérons que ce numéro vous servira dans vos métiers de la référence.

Nous vous souhaitons une bonne lecture.

Le comité de rédaction
Le Projet EUPHRESCO - Protéger la santé des végétaux en Europe par la coordination de la recherche
Elspeth Steel (Elspeth.Steel@defra.gsi.gov.uk) (1), Françoise Petter (2), Alan Inman (1)
(1) EUPHRESCO Project Office, Defra, Plant Health Policy Programme, Londres, Royaume-Uni
(2) OEPP, Paris, France

L'agriculture, l'horticulture, la sylviculture et l'environnement de l'Europe subissent des menaces constantes et toujours croissantes dues aux maladies et organismes nuisibles nouveaux et exotiques affectant les végétaux. La globalisation accrue du commerce, aussi bien en termes de volume que de diversité, les changements climatiques et l'expansion de l'UE exacerbent ces risques. Tandis que ces risques s'accroissent, nos capacités à y faire face décroissent. Les ressources pour les services nationaux d'inspection phytosanitaire, la recherche et les programmes scientifiques diminuent. EUPHRESCO (
European Phytosanitary Research Coordination) a été établi en 2006 pour aider à relever ces défis et atténuer les risques posés par les organismes nuisibles et les maladies grâce à la coordination de la recherche phytosanitaire.
Quelle méthodologie en vue d'une hiérarchisation des organismes nuisibles en santé du végétal ?
Bénédicte Moignot (benedicte.moignot@anses.fr) (1), Philippe Reynaud (2)
(1) Anses, Laboratoire de la santé des végétaux, Unité Expertise des risques biologiques, Angers, france
(2) Anses, Laboratoire de la santé des végétaux, Unité Entomologie et plantes invasives, Montferrier-sur-Lez, France

Dans le but d'optimiser l'allocation des ressources pour la prévention, la surveillance et la lutte contre les organismes nuisibles (ON), la France a choisi de se doter d'un outil pour les hiérarchiser. Cet outil est développé par le Laboratoire de la santé des végétaux depuis le premier semestre 2011. La méthode consiste à évaluer le profil invasif des ON absents ou peu présents sur le territoire métropolitain. Il s'agit d'une méthode d'évaluation multicritère basée sur les principes de l'analyse du risque phytosanitaire. Le choix d'un modèle semi-quantitatif permet d'établir rapidement un classement relatif des ON. Implémentée dans un outil informatique intuitif, l'utilisation de la méthode et l'interprétation des résultats est facilement accessible. Pour la majorité des organismes de premier rang obtenus dans le classement établi à ce jour, il s'avère que le Laboratoire de la santé des végétaux dispose de méthodes d'analyse adaptées pour les détecter. Pour autant, il met aussi en évidence des organismes qui mériteraient une attention plus particulière. Le présent article expose plus en détail le contexte réglementaire de l'étude et précise les bases de la méthodologie de hiérarchisation.
Les évolutions nécessaires du régime communautaire de la santé des végétaux d'après l'ONPV française
Laurence Bouhot-Delduc (laurence.bouhot-delduc@agriculture.gouv.fr), Nicolas Canivet (nicolas.canivet@agriculture.gouv.fr)
Bureau des semences et de la santé des végétaux, sous-direction de la qualité et de la protection des végétaux, service de la prévention des risques sanitaires de la production primaire, Direction générale de l'alimentation, Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, Paris, France

Le Réseau français pour la santé végétale (RFSV) : un nouvel outil au service de la santé des végétaux
Jean-Charles Bocquet (jcbocquet@uipp.net)
Directeur général, Union des industries de la protection des plantes (UIPP), Boulogne-billancourt, France
Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes
Françoise Petter (petter@eppo.int), Muriel Suffert, Anne-Sophie Roy, Damien Griessinger, Madeleine McMullen
Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes, Paris, France

L'OEPP est une organisation intergouvernementale en charge de la coopération européenne en matière de protection des végétaux. Ses objectifs sont de protéger la santé des plantes dans les domaines de l'agriculture, de la sylviculture et dans l'environnement non cultivé, de bâtir des stratégies internationales permettant de lutter contre l'introduction et la dissémination d'organismes nuisibles dangereux, d'encourager l'harmonisation des réglementations phytosanitaires et de tout autre type d'actions officielles dans le domaine de la protection des plantes, ainsi que de promouvoir des méthodes de lutte sûres et efficaces. Cet article présente les différentes activités déployées dans ce cadre.
Focus sur un laboratoire
Agenda
Comparaisons inter-laboratoires organisées par les laboratoires dans la région de l'OEPP
Françoise Petter (petter@eppo.int), Madeleine McMullen, Jean Perchet
Secrétariat de l'OEPP, Paris, France

En 1998, l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP) a élaboré un programme de travail dans le domaine du diagnostic phytosanitaire afin d'harmoniser les procédures dans toute la région de son ressort. Ce travail est mené par le panel sur le diagnostic et l'assurance qualité en collaboration avec des panels spécialisés (Diagnostic en bactériologie, entomologie, nématologie, virologie et phytoplasmologie et le Réseau européen de mycologie). Le panel sur le diagnostic et l'assurance qualité de l'OEPP prépare une norme qui donnera des orientations sur l'organisation de comparaisons inter-laboratoires à l'intention des laboratoires de diagnostic des organismes nuisibles.
ENGL, le Réseau européen de laboratoires de référence pour les OGM
Joachim Kreysa (1) (Joachim.Kreysa@ec.europa.eu), Guy Van Den Eede (2), Marco Mazzara (1)
(1) Commission européenne, Centre commun de recherche, Unité « Biologie moléculaire et génomique », Laboratoire de référence de l'Union européenne pour les OGM dans l'alimentation humaine et animale, Ispra, Italie
(2) Commission européenne, Centre commun de recherche, Conseiller pour la bio-économie, Bruxelles, Belgique

Lors de l'élaboration de l'actuelle politique de l'UE sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), des méthodes spécifiques de détection d'OGM n'étaient pas couramment disponibles. Un Réseau européen de laboratoires de référence pour les OGM, l'ENGL, a été établi sous la direction du Centre commun de recherche (JRC) de la Commission européenne.
L'ENGL rassemble les laboratoires de contrôle des OGM de l'UE (y compris les LNR) afin d'établir des normes standards, de diffuser les bonnes pratiques et de débattre des problèmes. Ses normes sont aujourd'hui utilisées dans toute l'UE et même au-delà.
L'ENGL illustre comment un réseau à l'échelle de l'UE peut assurer une égalité de traitement, indispensable pour un commerce sans entraves, et combien il bénéficie à ses membres dans le cadre de leur travail quotidien.
Q-bacco-net : une initiative pour faciliter l'accès à des ressources de qualité pour la recherche, la détection et le diagnostic des bactéries de quarantaine
Perrine Portier (perrine.portier@angers.inra.fr) (1), Danielle Janssens (2), Paul De Vos (3), John Elphinstone (4), Andrew Aspin (4), Françoise Petter (5), Martine Maes (6)
(1) CIRM-CFBP, Centre international de ressources microbiennes - Collection française de bactéries associées aux plantes, IRHS UMR 1345 INRA-ACO-UA. Beaucouzé, France. http://www.angers-nantes.inra.fr/cfbp/
(2) BCCM/LMG, Belgian Coordinated Collections of Microorganisms - LMG Bacteria Collection, Gent, Belgium. http://bccm.belspo.be/
(3) LM-UGent, Laboratory of Microbiology, Gent, Belgium. http://www.lm.ugent.be
(4) NCPPB, National Collection of Plant Pathogenic Bacteria, Food and Environment Research Agency (Fera), Royaume-Uni. http://www.ncppb.com/
(5) OEPP, Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes, Paris, France. http://www.eppo.int/
(6) ILVO, Institute for Agricultural and Fisheries Research-Unit Plant, Crop Protection. Merelbeke, Belgium. http://www.ilvo.vlaanderen.be/


Le diagnostic et la détection fiable des bactéries de quarantaine sont cruciaux pour l'agriculture européenne. L'établissement de méthodes de diagnostic et de détection fiables nécessite de s'appuyer sur du matériel de référence bien caractérisé et représentatif de la diversité à la fois du taxon considéré et aussi des taxons proches et des « look-alike ». Pour améliorer l'accès à de telles ressources, trois collections publiques, la BCCM/LMG, la NCPPB et le CIRM-CFBP se sont associées au sein de l'initiative Q-bacco-net, initiée par l'ILVO et soutenue par l'OEPP. Cette initiative à pour but de faciliter la recherche, la détection et le diagnostic en proposant un panel de souches pour chacun des taxons de bactéries de quarantaine.
Langue: Francais
Langue: Anglais
www.anses.fr
EuroReference, les cahiers de la reference, illustration image